
- Charlotte Graux
- 30 août 2025
Sommaire
De nombreux Français s’interrogent : que devient ma retraite si je pars travailler ou vivre à l’étranger ? L’expatriation peut avoir un impact direct sur vos droits à la retraite.
Cet article vous explique tout pour bien préparer votre retraite en tant qu’expatrié et éviter les mauvaises surprises.
Retraite d’expatrié : quels impacts selon votre statut ?
Travailleurs expatriés et détachés sont parfois confondus alors qu’il s’agit de deux statuts bien distincts. De ce fait, ils possèdent tous deux des droits différents en matière de retraite.
Durant toute sa mission à l’étranger, le salarié détaché conserve le contrat de travail qui le lie à son employeur français. Il relève par conséquent du droit français pour sa protection sociale, y compris sa retraite, durant toute sa période d’expatriation. Il continue donc à cotiser comme s’il était en France et ne perd aucun droit ni trimestre.
Le travailleur expatrié, quant à lui, est employé par une entreprise locale et n’a plus de contrat de travail de droit français actif. Il peut également s’agir d’un travailleur indépendant ou d’une personne sans activité résidant à l’étranger.
L’expatrié relève, pour sa santé et pour sa retraite, du système de protection local de son pays d’accueil, si celui-ci existe. L’expatrié n’est plus affilié à la Sécurité sociale française et n’acquiert donc aucun trimestre en France pendant cette période d’expatriation.
Salarié détaché | Travailleur expatrié |
– Vous restez affilié au régime français. – Vos trimestres sont comptabilisés comme si vous étiez en France. – Aucun impact négatif sur votre future pension. | – Vous dépendez du régime de retraite local du pays d’expatriation. – Vous ne cotisez plus automatiquement en France. – Risque de perte de trimestres si le pays n’a pas d’accord avec la France. |
Pour vérifier votre statut, consultez : Service-Public.fr – Retraite et détachement.
La retraite en cas d’expatriation dans l’espace européen
Si l’expatriation a lieu dans un des pays de l’Union Européenne (UE), en Suisse, au Liechtenstein, en Norvège ou en Islande, les cotisations aux différents régimes nationaux seront cumulées aux cotisations françaises.
Dans ce cas, expatriation et retraite sont facilement compatibles. Il est toutefois nécessaire de tenir compte du fait que la législation de chaque pays en matière de minimum d’âge et de trimestres s’appliquera.
Ainsi, si vous avez cotisé dans un pays où l’âge légal de départ en retraite est plus élevé qu’en France, vous pourrez :
- Choisir de repousser votre départ en retraite au-delà de l’âge légal français pour bénéficier de tous vos droits
- Prendre votre retraite selon l’âge légal français et demander à recalculer vos droits une fois l’âge légal étranger atteint.
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La retraite des expatriés hors Europe
Dans le cas d’une expatriation hors Europe, deux cas de figure existent en matière de retraite.
1. Il existe une convention bilatérale de Sécurité sociale entre la France et votre pays d’expatriation
Une quarantaine de pays sont signataires d’une convention bilatérale, parmi lesquels nous pouvons citer, par exemple :
- Le Japon
- L’Inde
- L’Argentine
- Les USA
- Le Canada
- L’Algérie
- Etc.
Dans ces pays, l’activité professionnelle exercée pendant l’expatriation sera prise en compte pour la retraite française. Chaque convention possède toutefois ses propres conditions et règles à ce sujet. Il est donc nécessaire de se renseigner au cas par cas, en fonction de votre pays d’expatriation.
En cas d’expatriation dans plusieurs de ces pays, il ne sera possible de faire valoir qu’une de ces conventions : les droits à la retraite acquis dans les autres pays d’expatriation seront perdus.
Des accords bilatéraux existent également pour les expatriés non-salariés, en nombre plus restreint.
2. Il n’existe pas de convention bilatérale entre la France et le pays d’expatriation
Quant aux personnes expatriées dans un pays qui ne possède pas de convention, la règle est simple : aucune coordination ne sera effectuée par la Sécurité sociale française.
Ces travailleurs ne pourront donc pas faire valoir leur période d’expatriation pour leur retraite que si la législation locale le prévoit.
Tableau comparatif : retraite d’expatrié selon le statut
Statut / Zone | Cotisation en France | Prise en compte pour la retraite française | Accords de coordination |
---|---|---|---|
Salarié détaché (partout) | Oui | Oui, tous les trimestres sont comptabilisés | Pas nécessaire |
Expatrié en Europe / EEE / Suisse | Non (cotisation locale) | Oui, grâce à la réglementation européenne | Oui, via règlements UE |
Expatrié hors UE avec convention | Non (cotisation locale) | Oui, si le pays a une convention bilatérale | Oui, via convention bilatérale |
Expatrié hors UE sans convention | Non (cotisation locale) | Non, dépend uniquement de la législation locale | Non |
Pour connaître les pays avec une convention : Liste des conventions bilatérales – CLEISS.
Cotiser pour la retraite en travaillant à l’étranger
Les systèmes locaux présentent de grandes différences qui peuvent, au final, peser lourdement sur la pension d’un retraité. En effet, le taux de remplacement des revenus d’activité par les pensions du régime obligatoire français est par exemple de :
- 60 % en France
- 80 % en Autriche
- 20 % au Royaume-Uni.
Pour éviter des pertes trop importantes, il est possible de continuer à cotiser volontairement au régime français de retraite pendant son expatriation. Cette option n’a pas d’intérêt particulier pour les travailleurs détachés, mais est conseillée aux expatriés, même si cela ne libère pas de l’obligation de cotiser localement.
L’assurance retraite de la CFE permet à l’expatrié de maintenir ses droits dans le système français.
Pour cotiser volontairement pour sa retraite en expatriation, il faut que le salarié ou son employeur choisisse de souscrire à l’assurance retraite de la CFE (Caisse des Français de l’Étranger).
Cette offre est également accessible aux expatriés chargés de famille ne travaillant pas, mais ils doivent répondre à l’une des deux conditions suivantes :
- Pouvoir justifier de cinq années d’affiliation à la Sécurité sociale
- Être en poste en France dans les six mois qui précèdent l’expatriation.
En échange de ce paiement volontaire des cotisations, la CFE permet aux expatriés de maintenir leurs droits au régime de base français géré par la CNAV et aux régimes complémentaires par l’intermédiaire de la CFE et de l’Ircafex (pour les cadres).
Cette solution permet de faire cohabiter retraite et expatriation sans incidence sur ses droits et sur sa future pension.
Plus d’infos : Caisse des Français de l’Étranger – Retraite.
Étapes administratives concrètes pour préparer sa retraite d’expatrié
Avant de partir, voici les démarches essentielles :
- Vérifier votre relevé de carrière : Info-Retraite.fr
- Contacter la Caisse des Français de l’étranger (CFE) pour cotiser volontairement : CFE.fr
- Consulter le CLEISS pour vérifier les accords avec votre pays d’accueil : CLEISS
- Simuler votre future pension : Simulateur officiel M@rel
- Se renseigner sur la fiscalité locale et les conventions fiscales : impots.gouv.fr
Questions fréquemment posées sur la retraite des expatriés
Pour simuler votre retraite incluant vos périodes à l’étranger, utilisez le service officiel Info-Retraite.
Oui, vous pouvez percevoir votre retraite française tout en vivant à l’étranger, à condition d’envoyer chaque année un certificat de vie à votre caisse de retraite. Sans ce document, votre pension peut être suspendue.
Plus d’informations sur le site officiel de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV).
Si vous êtes expatrié, vous ne cotisez plus automatiquement au régime français. Deux options s’offrent à vous :
– Souscrire à l’assurance volontaire vieillesse via la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) pour continuer à acquérir des droits en France.
– Vérifier si votre pays d’accueil a une convention bilatérale avec la France pour éviter de cotiser deux fois et optimiser vos droits.
Pour les salariés détachés, aucune démarche n’est nécessaire : ils restent affiliés au régime français pendant leur mission.
Afin d’en savoir plus sur l’expatriation à l’étranger pour sa retraite, n’hésitez pas à consulter les articles suivants :

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Préparez votre expatriation le plus sereinement possible, peu importe votre destination. Voici la checklist de l’expatrié :
- Avant le départ
- Une fois sur place
- Pour préparer son retour en France